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lundi, 05 mars 2012 14:07

INTERVIEW GENERAL ELEKTRIKS

Écrit par 

Lady Caprice a rencontré Hervé Salters, mieux connu sous le nom de General Elektriks,

dans un petit hôtel cosy du 9ème arrondissement de Paris, l’Alba Opéra. La tournée nationale a commencé à l’automne dernier, et prévue jusqu’en mai 2012 pour la sortie de son troisième album Parker Street. Outre ses sentiments sur cette album, Hervé Salters nous livre sa manière de composer, la place de la musique dans sa vie, ainsi que sa vision sur celle-ci.    

 

Petite question pour commencer à laquelle tu devais t’attendre : pourquoi le nom de General Elektriks ?  

Déjà je trouvais que ça sonnait bien, en tout cas mieux qu’Hervé Salters, et c’était surtout une sorte de détournement Pop Art en référence a Andy Warhol. Je pense que maintenant si quelqu’un connait la musique que je fais, quand il entend le nom General Elektriks il ne pense pas à un frigidaire ou à une ampoule mais plutôt à de la musique, je trouve ça plutôt sympa comme idée. Mais c’est aussi un nom qui est ouvert à l'interprétation, ça peut être une sorte de général à la tète d’une armée électrique, ça peut être tout un tas de trucs.

Ta musique est une belle fusion des genres, on peut dire qu’elle se rapproche le plus de la synthpop 2.0, qui a principalement été popularisée par des groupes anglais tels que Metronomy ou Klaxons. Quelles sont tes influences, dans quels genres musicaux puises-tu ?  

Je vais puiser dans tout un tas d’endroits différents, j’écoute plein de genres musicaux différents, j’écoute beaucoup de hip-hop, énormément de soul et de funk des 60’s 70’s, je suis un grand fan de David Bowie, Talking Heads. J’écoute aussi pas mal de free jazz, de musiques de films car je suis un grand fan de cinéma. Je prends un petit peu de tout ça, je met dans ma soupière, je remue et ça donne General Elektriks. Mais je n’ai pas une formule précise. Peut être parce que je suis un contemporain de cette musique là, j’ai envie de tracer ma petite voie à moi.

Même si j'écoute beaucoup de musiques actuelles, je ne peux pas dire que c’est ça qui m’inspire. Dans les choses récentes que j’ai écouté c’est plutot le hip-hop indé, comme tout ce qui sortait du label Def Jux (NYC) au début des années 2000, ou du label Stones Throw (L.A.). Ou encore Quannum Projetcs (San Francisco) qui est un peu devenu ma famille d’adoption musicale, avec Dj Shadow, Honeycut, car je vis là-bas depuis plusieurs années.

Parmi tous ces artistes qui t’ont influencé, lesquels t’ont donné cette envie de composer ta propre musique?

J’ai toujours joué et composé de la musique, il y a plein d’artistes qui m’ont donné envie de composer en tant que claviériste ou bien en tant que compositeur. Mais cette envie je ne l’ai jamais vraiment eu, elle est arrivée un peu par la force des choses, j’ai commencé a bidouiller avec un ordinateur et des vieux claviers vintages des 60‘s 70’s, mélanger ça avec des traitements sonores plus modernes, découper des boucles façon hip-hop, voir ce qui sortait de ça, et pousser vaguement la chansonnette dessus. Mais au début quand je faisais ça, c’était plus de l’ordre du défouloir artistique, je pensais que c’était quelqu’un d’autre qui allait chanter dessus, et vu que la logique du projet voulait que je fasse tout, ce sont les gens autour de moi qui m’ont dit de garder mes voix et de faire mon truc à moi. Et le projet a pris tout son sens quand je me suis retrouvé a défendre le projet sur scène derrière un micro face à des gens. Donc il n’y a pas vraiment d’artistes qui m’ont donné envie de composer ce projet là... Mais en tant que musicien je citerai Stevie Wonder évidemment, David Bowie, ou les Beatles qui ont vraiment écrit le bouquin de la pop, et de l’art de l’enregistrement.

«Je pense que tu es toujours un peu perdant si tu vises les attentes des gens : tu peux viser juste, ou faire des morceaux en plastique.»

Dans ce dernier album on dirait bien que tes compos se sont adoucies, peux-tu nous en dire plus sur la manière dont tu as composé cet album ?  

Le premier album était vraiment basé sur des samples, des riffs de cuivre, de cordes. Sur le second j’ai surtout utilisé des samples pour les drums, que je vais aller sampler sur des vyniles et les redécouper. Alors que sur le dernier il n’y a même plus de samples. Je l’ai fait en quatre mois (écrit, arrangé et produit), ce qui assez court. C’est à ce moment là que je déménageais, après dix ans dans la même maison (San Francisco), et je pense que c’est la raison pour laquelle Parker Street finit par être un album plus mélancolique et intimiste, d'être sur le départ et de dire au revoir à cette petite vie que l’on a eu là. Je ne me suis pas retenu de le faire vu que c’était ça qui me venait, mais je me rendais compte en le faisant que ça allait peut être surprendre les gens qui m’avaient découvert avec les deux albums précédents. Mais je pense que c’est très important d’être aussi honnête que possible en étant artiste. Mais ça veut pas dire que ce que je vais faire maintenant est plus soft ou autre... Je viens de faire un nouveau morceau et c’est de nouveau dansant et funky !

GE2

Et par ces émotions que tu renvoies à travers ta musique, tu essayes de véhiculer de la joie, du bonheur ?  

Je ne me pose pas ces questions, je fais ma musique. Je me dis que si c’est frais pour moi, il y a plus de chances que ça le soit pour les gens, plutôt que si j’essaie de calculer ou de prévoir les attentes des gens. Je pense que tu es toujours un peu perdant si tu vises leurs attentes : tu peux viser juste, ou faire des morceaux en plastique. Il n’y a pas de dessin particulier pour faire de la musique,  j’ai encore un peu des étoiles dans les yeux à me dire qu’il y a des gens qui sont intéressés par la musique que je fais dans mon garage. C’est super qu’il y ait cette communication qui soit née, et j’ai envie de garder ça le temps que ça dure, et de ne pas essayer d’en faire une carrière avec du branding etc. De nos jours, tu montes dans le ring et tu te retrouves face à des gens très organisés et qui en veulent, et c’est super d’ailleurs, mais d’être le gars qui est juste heureux d'être là, de pouvoir faire sa musique et de se mettre un toit au-dessus de la tête grâce à ça, parfois ça suffit pas vraiment. Mais je pense que c’est un projet qui a trouvé son public de cette manière là, et j’ai envie de continuer comme ça.

«Quand je danse sur du James Brown avec les copains, je danse pareil. C’est ça qui me vient quand on est en train de jouer, que le groove est bon et qu’il se passe un truc bien avec les gens !»

Ta tournée nationale a déjà commencé depuis l’automne dernier, aurais-tu une petite anecdote à nous faire partager?

L’anecdote la plus marquante, et c’est bien le mot, c’était lors d’une date à Arles, je me suis déchiré le ménisque en dansant. En faisant un de mes pas de danse derrière mes claviers, je me suis pris le pied dans la moquette, et le genou a vrillé, dès le début du concert. J’ai annoncé aux gens que j’allais pas pouvoir danser autant que d’habitude, et j’ai quand même finit le concert sur un pied, The show must go on !

Et ces pas de danse endiablés, d’où ça vient ? Plutôt préparés à l’avance façon Madonna pour offrir un beau show à ton public, ou juste possédé par ta musique façon Jimi Hendrix?

Non, non c’est de l’impro! C’est la manière dont je danse, je n’ai pas travaillé ça devant un miroir. Quand je danse sur du James Brown avec les copains, je danse pareil. C’est ça qui me vient quand on est en train de jouer, que le groove est bon et qu’il se passe un truc bien avec les gens!

«Même Gainsbourg, il est devenu vraiment moderne quand il s’est mis a murmurer et a arrêter de chanter.»  

Il y a beaucoup de nouveaux artistes français qui chantent en anglais, comme Izia, Jill is Lucky ou les Naive New Beaters. Penses-tu qu’il est plus facile de percer en chantant en anglais ?

Je n’en ai pas la moindre idée, je suis mal placé pour répondre à cette question, moi je suis franco-britannique, j’ai vécu à Londres, puis maintenant à San Francisco depuis 12 ans, donc les idées de morceaux me viennent en anglais. La plupart de la musique que j’écoute est anglaise, et le Rock’n’Roll est quand même une musique qui a été écrite avec accent, avec des intonations. Le français il n’y a pas ça, même si il y a des gens qui ont réussi à faire swinger le français. Mais faire du rock, de la pop ou du punk en français, de manière contemporaine en ayant une attitude qui se dégage de ça autre que «on fait du rock en français», je trouve ça très dur, il y a peu d’exemple. Même Gainsbourg, il est devenu vraiment moderne quand il s’est mis à murmurer et à arrêter de chanter. Mais encore une fois je ne pense pas qu’il y ait de règles, il faut que tu fasses ce qui te viens le plus naturellement possible, et ne pas essayer de rentrer dans des quotas ou autre.

«Souvent j’entends des disques qui me font l’effet d’un bubblegum, ils font paf dans la bouche, c’est super bien pendant un mois, puis ça passe.»

Que penses-tu de ce qui se fait en ce moment, des courants et de la musique actuelle?

La dernière fois que j’ai vraiment été bluffé par un album c’était le premier MGMT, ça fait un certain temps maintenant... Clairement il se passe des super trucs, je ne suis pas du genre à dire que c’était mieux avant, mais je pense que quand tu es en période de création, tu as envie de t’entourer d’ambiances et d’atmosphères musicales, visuelles. Moi je vais plutôt chercher dans le passé, c’est-à-dire chez les maitres, c’est pas de l’inspiration dans le sens imitation, mais c’est plutôt pour t’assurer que tu vas être aussi radical que eux l’ont été, avec ta musique actuelle. Et c’est peut être plus dur à trouver avec des groupes actuels, souvent j’entends des disques qui me font l’effet d’un bubblegum, ils font paf dans la bouche, c’est super bien pendant un mois, puis ça passe. C’est bien aussi, je ne dis pas le contraire, mais j’ai l’impression de moins prendre un vrai repas qu’avec un disque de Bowie ou des Beatles.    

«Moi je vais plutôt chercher dans le passé, c’est à dire chez les maitres.»

Interview réalisée par Maximilien Grolier.  

Photographies : Maximilien Grolier

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