3000 fans avaient fait le déplacement, bravant la chaleur étouffante du Progresso Fundiçao, un des plus gros centres culturels de la ville, pour assister à l’ultime battle opposant pendant plusieurs heures 16 des meilleurs b-boys de la planète.

Toute la soirée, la foule a ressenti la puissance des danseurs et les vibrations du plancher ; à chaque mouvement inattendu, à chaque pas, à chaque freeze prolongé. Le nouveau champion, Mounir, n’en revient toujours pas : « C’est la troisième fois que je participe au Red Bull BC One. Cette fois-ci, j’ai suivi tout le parcours qui conduit à la victoire : j’ai gagné le cypher en France, puis le qualifier en Europe, et je suis arrivé ici pour remporter la finale mondiale ». Dont acte. Cette finale a aussi été l’occasion d’apprécier l’incroyable richesse de la culture breakdance et les innovations des danseurs. La nuit a d’ailleurs été pleine de surprises, des phases du héros local Klesio, qui mélange samba et top rock, jusqu’à celles du Français Junior, qui a littéralement survolé le cypher, armé de son style si particulier alliant la puissance des appuis et la versatilité des poses. Et dès que le Sud-Coréen Differ l’a emporté au second round face au vainqueur de 2011, l’Américain Roxrite, il était clair que la victoire appartiendrait à celui qui aurait l’audace d’aller la chercher. Differ était d’ailleurs un des favoris du public, gagnant ses faveurs en mélangeant quelque pas du célèbre Gangnam Style à des phases personnelles très expressives, dévoilant un style inhabituel dans le monde de la breakdance. Cela a suffit pour le propulser en finale face à Mounir, qui avait déjà participé au championnat en 2008 et 2011 sans jamais l’emporter. “Differ a démontré qu’il était à l’aise avec lui-même, qu’il avait de la ressource, ce qui est la chose la plus importante dans le b-boying, explique le juge brésilien - et vainqueur de la finale 2010 - Neguin.

Mais c'est finalement Mounir (Vagabonds) qui a volé la vedette, démontrant tout au long de la soirée une maîtrise complète et une exécution parfaite de ses mouvements, enchaînant routine sur routine sans aucune faute. Un aboutissement pour le danseur qui s’est livré durant toute l’année à un entraînement acharné. "Il a tout donné, et c'est pourquoi il a gagné, a déclaré Neguin. Il était convaincu de son potentiel, et c’est la clé de la victoire au Red Bull BC One. Quand tu possède cette confiance, tu montes sur scène et tu l’emportes”.

Cette finale 2012 était l'aboutissement d’une année de compétition acharnée. La moitié des candidats ont gagné leur place en participant à l'un des 60 cyphers organisés à travers le monde ou à l’une des six qualifications régionales. De sa victoire nationale au cypher de Lille en passant par celle des qualifications européennes de Rotterdam et jusqu’à cette finale de Rio, le parcours de Mounir illustre parfaitement le cheminement d’un champion du Red Bull BC One vers sa victoire.

Des millions de spectateurs ont assisté à l'événement en direct à la télévision, et des centaines de milliers d'autres via une retransmission en direct sur le Web. La finale mondiale est encore visible durant toute la semaine prochaine sur le site www.redbullbcone.com. En 2013, la prochaine finale du contest marquera de 10° anniversaire de l’événement. Une édition gigantesque qui offrira au public, une fois encore, l’ultime témoignage de la vivacité de la culture hip-hop et de la communauté des b-boys à travers le monde