Carvallo porte à la psyché le travail de Cruz diez et délie les couleurs psychédéliques sur un floor miroitant..

Et on a eu le temps de le l'admirer ce floor métallique et ses reflets sépia, comme de l'eau qui viendrait rafraîchir les plafonds magnifiques de la mairie du quatrième. La salle de bal est pleine, j'ai entendu deux cent cinquante. La dernière fois que j'y suis entrée c'était pour une nuit blanche, il y avait la sculpture mousseuse et sans fin de Michel Blazy. C'est peut être pour nous faire payer le nombre qu'on est, et malgré la lumière tamisée, les reflets dorés sur les fesses des anges au plafond, ça se bouscule, ça chambre derrière les télé-objectifs, quarante cinq minutes de plus que l'heure annoncé tout de même. C'est à dire que les locaux sont grands, depuis les backstages, il faut enjamber la grande cour carré par les coursives.

Le mot d'ordre c'est tie & die pour les cheveux bien que la teinte soit tres nette, même le sol se souvient du bleu, j'espère au moins qu'il est Klein et de la débauche de couleurs ce n'est que le début, adieu rose poudré luxueux et délicat, en tout cas pour ce qui est des apparences. Cruz Diez est à l'honneur et il a déjà une vision diffracté des couleurs. Sans quoi il n'aurait pas permis à O. C. de fournir autant de vigueur à ses teintes, déjà elles vibrent sur l'invitation zébré, on trépigne, on veut voir.

Structuré, plissé, teinté, quadrillé, plaqué, casqué, up-coloré, re-masterisé, c'est déconcertant. Mais la tenue des matières, l'élégance des coupes et leur extravagance n'enlèvent rien à la hauteur de la surprise, pas même les coiffes de playmobil assortie à la parure papillon-métallique. Le noir et le métal sont le squelette, l'architecture, le relais, ils tiennent ensemble ces trames bigarrées. Les étoffes, plus que délicates anoblissent ces couleurs qui, on le jurerais presque, sont modernes à souhait. Les plis se mélangent aux lignes brisées ou superposées, c'est une révolution rétinienne et Oscar rue dans les brancards de la morosité, comme ces peintres Italien de la révolution d'il y a un siècle, qui inventèrent l'art cinétique, n'était-ce pas une expo du grand Palais ?

Trêve de références passées, l’intégralité du défilé par l'Express ici : http://bit.ly/1aHHQJE La couleur pour la diversité et le bruit, le mouvement et la vibration du rythme, cet encouragement criard nous souffle qu'il y a toujours une élégance malgré... Mais, quoi, qui arrive ? C'est M. Carvallo à ses bras, les mariées, ange et démon, nord et sud, qui sait quelle pays exotique l'aura encore inspiré.

By Bus des étoiles